La région du Sahel dispose d’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables. Pourtant, elle fait partie des régions les plus pauvres en énergie à l’échelle mondiale. Le processus d’industrialisation dans la région ne progresse que lentement. Selon les Nations unies, 51% de la population du Sahel n’a pas accès à l’électricité, alors que la demande énergétique augmente de plus de 4% par an. La crise énergétique qui y sévit est étroitement liée à la situation politique (et sécuritaire), économique et humanitaire. Une infrastructure énergétique stable est le moteur de la croissance économique ; de nombreux domaines, emplois, éducation, services de santé dépendent en fin de compte de l’accès aux services énergétiques. Selon les estimations de la Banque africaine de développement (BAD), la pauvreté énergétique en Afrique coûte chaque année au continent entre 2 et 4 % de son PIB. Environ 80% des entreprises africaines sont confrontées à des interruptions de l’approvisionnement en électricité, ce qui limite les performances économiques dans les pays.
Pour répondre aux besoins croissants en énergie et atteindre une croissance socio-économique durable, il est indispensable de développer les énergies renouvelables. Compte tenu de son potentiel, la région du Sahel peut devenir la première région d’Afrique à lancer et à promouvoir une révolution industrielle basée sur les énergies renouvelables. Ainsi, les investissements dans les énergies renouvelables contribueraient non seulement à l’électrification des ménages, mais permettraient également la mise en place de chaînes d’approvisionnement vertes au niveau local, créant ainsi des emplois, tirant parti des chaînes d’approvisionnement mondiales et accélérant la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Il s’agit également de déterminer dans quelle mesure cela peut être réalisé compte tenu des conditions politiques générales, notamment dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Quelles sont les mesures nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques du Sahel ? Comment faire avancer le développement des infrastructures et le processus d’industrialisation au Sahel ? Comment réussir la transition vers les énergies renouvelables ? Et comment l’Allemagne peut-elle apporter son soutien malgré les développements politiques actuels dans la région et coopérer avec les pays du Sahel dans le secteur de l’énergie ? Quel rôle peuvent jouer les investissements des entreprises allemandes ?
Pour discuter ensemble de ces questions et d’autres, la Fondation Allemande pour l’Afrique et Fokus Sahel ont organisé un débat.
Programme
Mot d’accueil :
Sabine Odhiambo, Secrétaire générale, Fondation Allemande pour l’Afrique
Discussion :
Nouhoum Keita, Directeur exécutif ASFA 21 FALEA (Action Solidarité pour les 21 villages de la commune Faléa), Mali
Dr. Wolf-Dietrich Fugger, Directeur West Africa, EWIA Green Investments GmbH
Dr. Bernhard Braune, Chef d’unité « Sahel/Afrique de l’Ouest I », Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) (sollicité)
Marthe Zio, Spécialiste de la construction écologique, CESAO (Centre d’Études et d’Expérimentation Économiques et Sociales de l’Afrique de l’Ouest), Burkina Faso
Modération :
Olaf Bernau, Membre du comité de pilotage de Fokus Sahel