La politique africaine du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) devrait devenir plus sociale, plus écologique et plus féministe. En janvier de cette année, la ministre Svenja Schulze a présenté la nouvelle stratégie africaine de son ministère, au centre de laquelle on trouve avant tout l’idée de partenariat avec les acteurs africains non seulement de la politique et de l’économie, mais aussi des domaines les plus divers de la science, des églises et de la société civile. Sur le fond, des critiques ont néanmoins été émises des différents côtés, que ce soit par la société civile ou par l’économie. Mais la manière dont la stratégie pour l’Afrique sera mise en oeuvre n’est pas seulement décisive dans ce contexte. Le monde est en proie à de profonds changements géopolitiques. Sur le continent africain, le climat politique a fortement changé, surtout à l’Ouest et dans la région du Sahel, en raison de différents coups d’État et d’un renforcement du sentiment anti-français. La politique de développement allemande doit donc réagir à ces changements, qui mettent à l’épreuve les anciens partenariats et posent de nombreux défis pour les nouveaux.
C’est dans ce contexte que la Fondation Allemande pour l’Afrique invite Dr. Bärbel Kofler, membre du Bundestag, secrétaire d’État parlementaire auprès de la ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement, à un entretien. En tant que déléguée du gouvernement fédéral pour la politique des droits de l’homme et l’aide humanitaire de 2016 à 2021, Dr. Kofler dispose d’une longue expérience dans le domaine de la politique de développement, dont elle est l’une des décideuses, au moins depuis sa nomination au poste de secrétaire d’État parlementaire en 2021. Pour elle, le lien étroit entre les possibilités de développement et les droits de l’homme est essentiel. En 2014 déjà, en tant que porte-parole de son groupe pour la politique de développement, elle a demandé une politique qui place l’être humain au centre des préoccupations et qui contribue à une amélioration structurelle des conditions de vie au niveau mondial. C’est précisément l’objectif que la direction du BMZ s’est fixé avec sa nouvelle stratégie pour l’Afrique.

Mais que s’est-il passé exactement depuis janvier ? Qu’en est-il de la réalisation concrète des objectifs sur le terrain ? Quels nouveaux partenariats ont déjà pu être conclus et ceux existants renforcés ? Quelle est la contribution de l’Allemagne et de l’Europe à la transformation durable et équitable de l’économie africaine ? Quelles sont les chances d’une coopération européenne étroite et quels sont les risques éventuels ? Dans quelle mesure le gouvernement actuel est-il éloigné d’une politique africaine cohérente de l’Allemagne ?

Ces questions et d’autres étaient au centre de la discussion entre la secrétaire d’État parlementaire Dr. Bärbel Kofler, membre du Bundestag, et le vice-président de la Fondation Allemande pour l’Afrique, Christoph Matschie.

A propos de l’intervenante:
Dr. Bärbel Kofler MdB, Secrétaire d‘Etat parlementaire
Depuis décembre 2021, Dr. Bärbel Kofler est secrétaire d’État parlementaire auprès de la ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement. Elle est membre du Bundestag allemand depuis 2004, où elle a été porte-parole du groupe parlementaire SPD pour la politique de développement de 2013 à 2016. De 2016 à 2021, elle a été déléguée du gouvernement fédéral pour la politique des droits de l’homme et l’aide humanitaire. Kofler a exercé cette fonction jusqu’à sa nomination au poste de secrétaire d’État parlementaire. La docteure en linguistique est membre du SPD depuis 1991. Pour son engagement politique de longue date et en particulier pour la protection des droits de l’homme et l’aide humanitaire mondiale, elle a été décorée (par le Landtag de l’État libre de Bavière) de l’ordre constitutionnel bavarois 2021. Jusqu’en février 2022, Dr Kofler était également vice-présidente bénévole de la Fondation Allemande pour l’Afrique.