Le 20 décembre 2023, des élections générales ont eu lieu en République démocratique du Congo. Alors que les résultats officiels des élections législatives, régionales et communales sont encore partiellement attendus, la Commission Electorale Nationale Independante (CENI) a déclaré le président sortant Félix Tshisekedi vainqueur des élections présidentielles dès le 31 décembre. Selon les résultats officiels, confirmés le 10 janvier 2024 par la Cour constitutionnelle, le président sortant s’est imposé avec 73% des voix face à 17 autres candidats et une candidate, dont les membres de l’opposition Moïse Katumbi, Martin Fayulu et le Dr Denis Mukwege. Une victoire de Tshisekedi était attendue même si pas de cette ampleur. La participation a été plus faible qu’en 2018, seuls 43% des 44 millions d’électeurs inscrits ont voté.
L’opposition rejette le résultat des élections et parle de fraude. Selon la mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), de nombreuses irrégularités ont été constatées au cours du processus électoral. 27% des bureaux de vote n’auraient pas ouvert dans un premier temps et 45% des machines à voter électroniques auraient connu des problèmes techniques. Dans certaines régions du pays, notamment dans l’est du Congo, il était déjà clair avant le jour du scrutin que les élections ne pourraient pas avoir lieu en raison de la situation sécuritaire et de la poursuite des combats. La résolution de ce conflit complexe, actuellement responsable de sept millions de déplacés internes et de fortes tensions entre la RDC et le Rwanda, reste l’un des principaux défis du président Tshisekedi. De plus, malgré une croissance économique élevée de 8,5% (2022, Banque mondiale) et une richesse en ressources qui attire l’attention de différents acteurs internationaux face aux besoins de l’économie mondiale, le deuxième pays d’Afrique par sa superficie se trouve dans une situation socio-économique difficile. Le revenu par habitant reste l’un des plus bas du continent et le pays occupe également les derniers rangs de différents indices de développement.
Dans ce contexte, comment l’élection s’est-elle déroulée, dans quelle mesure a-t-elle été transparente et quelle est la crédibilité des résultats ? Quel est l’impact du processus électoral et des résultats sur le conflit dans l’est de la RDC et sur les relations avec le Rwanda voisin ? Dans quelle mesure la société civile, et en particulier les femmes, ont-elles participé au processus électoral et comment seront-elles affectées par son issue ? Comment se présentent les relations internationales avec la RDC après les élections et que signifie le résultat des élections pour les relations germano-congolaises, en particulier depuis que la RDC est devenue le dernier membre du Compact with Africa ?
Afin de discuter de ces questions et d’autres, la Fondation Allemande pour l’Afrique et le Réseau Œcuménique d’Afrique Centrale organisaient un webinaire sous le patronage du Dr Christoph Hoffmann, député au Parlement allemand.
Programme
Mot de bienvenue
Dr. forest. Christoph Hoffmann (FDP), Vice-président de la commission de la coopération économique et du développement
Discussion
Ithiel Batumike, Scientifique à l’institut de recherche Ebuteli
Markus Bollmohr, Responsable adjoint au service pour l’Afrique australe, Grands Lacs, Congo, Questions politiques pour l’Afrique subsaharienne, Ministère des Affaires étrangères
Odile Bulabula, Coordinatrice nationale du service civil pour la paix de Brot für die Welt et coordinatrice adjointe de l’organisation Réseau d’Innovation Organisationnelle
Evariste Mfaume, Fondateur et directeur de l’organisation Solidarité des Volontaires pour l’Humanité
Conlusion
Sabine Odhiambo, Secrétaire générale, Fondation Allemande pour l’Afrique
Modération
Ciaran Wrons-Passmann, Directeur général, Réseau Œcuménique d’Afrique Centrale e.V.